Biographie A. Le Jolis
Fils de jean Baptiste Magloire LE JOLIS et de Honorine LE LANCHON, Auguste LE JOLIS fut un élève distingué du collège de Cherbourg. Bachelier es-lettres et bien qu’irrésistiblement attiré par les sciences, il consentit, par soumission aux désirs de son père, à entrer dans la maison de commerce fondée par celui-ci en 1825 qu’il dirigea après lui jusqu’en 1888. Son assiduité à suivre les audiences du tribunal de commerce développa ses connaissances commerciales et juridiques. Appelé à y siéger successivement comme juge suppléant (1864 à 1869), juge titulaire (1869 – 1879) et enfin président (1882 – 1888), il se signala par la droiture de son jugement et une compétence acquise par la pratique des affaires et l’étude approfondie du code.
Tandis qu’il s’acquittait de ses devoirs publics et privés avec la consciencieuse exactitude qui le caractérisait, il consacrait tous ses loisirs à l’étude de la botanique en même temps qu’il entretenait une correspondance active avec des savants du monde entier. Il s’adonna particulièrement à l’algologie et acquit bientôt une réputation universelle notamment par ses herborisations et ses nombreux échanges avec ses savants collègues. Il réunit un herbier considérable, intéressant surtout par la riche collection de plantes marines qu’il renferme.
Admis dès 1842 comme membre de la société Linnéenne de Normandie, il fut en 1844, l’un des fondateurs de la société d’horticulture de Cherbourg. Le 30 décembre 1851, avec ses amis Emmanuel LIAIS et Théodose DU MONCEL, il fonda la Société des sciences naturelles de Cherbourg dont il dirigea pendant plus de cinquante ans les remarquables travaux.
Auguste LE JOLIS était membre de la Société philomatique de Paris, de l’Académie pontificale dei Lincei de Rome, de l’Académie des sciences de Madrid, des Académies des sciences naturelles de Philadelphie et de New York, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, des Sociétés royales de botanique de Bavière, Bruxelles, Lyon, de l’Institut impérial et royal géologique d’Autriche, des académies de Toulouse, Rouen, Caen, Bordeaux, de la Société scientifique de Manchester, de l’Académie d’archéologie de Belgique, des Sociétés des sciences de Breslau, Koenigsberg, Franckort, Boston, Liège, Amsterdam, Luxembourg, Modène, Stuttgart, Odessa, Batavia, etc…
On doit enfin à Auguste LE JOLIS la publication de 1852 à 1900 des 31 premiers volumes de Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.
Il mourut le 20 août 1904 à Cherbourg
Extraits du discours prononcé lors des obsèques de Auguste LE JOLIS par M. CORBIERE, membre de la Société des sciences de Cherbourg :
« Sa réputation dans le monde scientifique est universelle, on le vit bien il y a deux ans passé, à l’occasion du jubilé cinquantenaire dans lequel notre Société fêtait à la fois sa fondation et son fondateur, lorsque, de tous les points du monde, des plus hautes notabilités scientifiques, des corps savants les plus illustres, affluaient les précieux témoignages de l’estime en laquelle était tenu notre vénérable directeur. La réputation scientifique de M. LE JOLIS avons nous dit était universelle. Aucun botaniste français n’a été, à notre connaissance, membre d’un aussi grand nombre de sociétés. »
Mme LE JOLIS, se faisant l’interprète des sentiments intimes de son mari, qui est mort sans avoir pris de dispositions relatives à son riche herbier et à sa bibliothèque scientifique, a fait don, le 10 Mai 1905, de ces précieuses collections à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.